Japon
Aube sur la ville des hommes chats.
Routes suspendues. Galeries souterraines.
Et ce poste de télé allumé, sans image,
faisant office
de vieille lanterne
pour un écrivain public.


Cimetière pour chats.
Image furtive d'un félin.
Peut-être un fantôme
qui va épier
le cimetière des Hommes
situé à côté.



En périphérie,
Nemo parvient à prendre une image
de gens invisibles.
Au Japon, les laissés-pour-comptes
n'existent pas aux yeux des autres.


Persistance rétinienne
en récupérant son sac
après avoir pris en photo
une procession honorant
la grenouille.



Un bar dans un quartier chaud de Tokyo.
Lieu de passage et de rendez-vous
de ses amis du monde entier.
Dans un pays où tout est signe,
inscrit des messages codés
sur les bouteilles de saké à leur attention.



Métro. Chasse aux dormeurs
et déchiffrage des rêves :
toute une gamme d'expressions
réprimées le jour se libèrent
sur les visages assoupis.



La nuit et ses mystères
sur le tournage d'un film.
Nemo vole au passage la beauté fugace
d'une Lune phosphorescente
qu'un accessoiriste dépose
sur la ligne d'horizon.
Une Lune artificielle
plus vraie que nature.



Fulgurances de l'imaginaire japonais.
Les accessoiristes installent avec raffinement
les têtes coupées en papier mâché
pour une scène de combat
où les protagonistes, résignés au chaos,
se sont trucidés abusivement à coups de sabre.


Puis retour en métro avec les yokaï,
aussi fascinants qu'effrayants.