Corée
Arrivée en Corée
par un matin calme et frais.
Douceur de vivre sur le visage
de leurs habitantes qui ont l'art
de dissimuler
toutes les ombres
de leurs petites existences.




Mais un sourire peut laisser place
à la plus extrême gravité.
Comme en témoignent
les sanglots à l'entracte.
Nemo essaie de rassurer sa voisine :
tout s'arrange à la fin de la pièce.
Et elle - qui la connaît mieux que lui -
demande, méfiante,
comment il peut être si sûr de l'avenir.




Une jeune Coréenne après les cours.
Son jeu d'adresse avec des cailloux.
Son regard fixe, comme si elle cherchait
à les suspendre en l'air.
Nemo l'aide au mieux en figeant
cet instant crucial
d'un simple clic de son obturateur.




Les jours suivants,
ils échangeront un sourire complice
à chaque rencontre,

même en cours de gymnastique.
Sourire aussi pur que le son
entre une cloche et son marteau.
Après tant d'années,
il est sûr
qu'elle se souvient encore de lui.





D'après la légende,

la frontière au 38ème parallèle
qui sépare les deux Corées
en a fait deux orphelines
s'accusant chacune d'imposture.
Ici, où les paysages millénaires n'ont pas changé,
on se doit de raconter les vieilles légendes
pour les faire vivre.

«Sinon elles se transforment en animal sauvage
et nous dévorent»
raconte ce libraire.



Les habitations se ressemblent tellement
qu'il prend le quartier de son hôtel en photo
pour se repérer
à quelques indices.




Les bâtisseurs font naître
une nouvelle ville.
A une vitesse prodigieuse.





Ils emploient des inventions
comme la pelle à ficelle
pour démultiplier l'effort.
Pas question de marcher trop lentement.
Sinon l'asphalte vous rattrape.





A la fin du séjour, le quartier
de son hôtel
s'est tellement transformé
qu'il utilisera ses photos
pour se prouver qu'il n'a pas rêvé.